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Benjamin Carré vient de signer les couvertures des nouvelles éditions françaises de "beau comme un aéroport" et "un cheval dans la baignoire" (Folio SF). Et le résultat est très convaincant, d'où mon idée de l'interviewer. L'occasion pour nous de découvrir comment travaillent les artistes qui illustrent les couvertures
de nos chers livres.

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jaquette beau comme un aeroportNicolas Botti : Connaissiez vous Douglas Adams avant de réaliser ces couvertures? Avez-vous apprécié cette expérience? Pourquoi?

Benjamin Carré : Bon, j’ai un peu honte de répondre à cette question… je n’ai encore jamais lu son travail (ndlr : et il n'a pas eu le temps de les découvrir à l'époque car il n'avait que deux semaines environ pour réaliser les couvertures). Bien entendu, je connais Douglas Adams de par sa réputation : sa loufoquerie légendaire et le décalage total de ses récits.
Je pense que quand je m’y mettrai, je ne jouerai pas les originaux, et je commencerai par « the hitchiker's guide to the galaxy ».

NB : Sur votre site, vous montrez les différentes étapes du dessin de "Beau comme un aéroport"? Pouvez-vous les commenter pour nous? Des premières idées et premiers crayonnages à la réalisation finale, comment avez-vous procédé?

BC : la tout première idée était le dessin que l’on peut voir sur le panneau « danger chute d’avions ». Je l’avais mise au point avec Sébastien Guillot (responsable du département SF chez Gallimard), on voulait faire une image dans un graphisme de signalétique : très plate, presque « typographique ». L’idée était très intéressante, mais on ne voyait pas bien comment appliquer le même graphisme au premier épisode « un cheval dans la salle de bain ». Alors par souci d’unité, j’ai fini par opter pour une « écriture » un peu plus classique, mais qui met bien en valeur le lien entre les deux épisodes.

Toute l’image à été faite sur photoshop : J’ai commencé par superposer une photo de papier chiffonné à une autre de métal rayé…. C’est ce qui me donne ce fond un peu trash qui deviendra le ciel de mon image. J’y dessine ensuite toute la scène (décore + personnage) grâce aux outils du logiciel (pinceaux & aérographes virtuels). L’idée du parapluie, que j’avais dans un premier temps mis à la verticale du détective, m’est venue de vieux épisodes des dessins animés roadrunner (dans mon souvenir, le coyote se protégeait souvent des chutes de rochers avec une ombrelle ou un parapluie) c’était à mon goût le genre de loufoquerie parfaite pour illustrer du Adams.

les différentes étapes de la création de la couverture de Beau Comme Un Aeroport

Enfin l’avion : le titre français « beau comme un aéroport » n’a rien à voire ni avec le titre, ni avec le texte original. Donc , notre but (à Sébastien et moi) n’était pas d’illustrer un passage du texte, mais d’avoir un rapport titre/image fidèle à l’esprit et à la folie de l’univers de D. Adams. Alors on s’est bêtement dit "beau comme un aéroport" attire forcément les avions… pour le réaliser, j’ai pioché quelques photos d’avions sur le net. Mon attention s’est porté sur celle d’une maquette d’avion servant aux tests d’aérodynamisme dans une soufflerie géante. Il se trouve qu’en réalité, c’est le ventre de l’avion que l’on voit sur la photo. Je l’ai donc retourné, et lui ai dessiné un cockpit sur le nez et une queue vers le haut pour donner l’illusion d’un avion vu du dessus. Le résultat est assez étonnant : il a quelque chose de très réaliste due à la photo, et en même temps de complètement décalé et d’irréel.

En touche finale, j’ai placé le panneau d’avertissement en souvenir de l’idée originale, et en me disant que ça ne ferai qu’alimenter la folie du tout.

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